0

L'industrie de la pêche en Corée

한국의 어업

Retour

Article précédent

Le secteur de la pêche en Corée du Sud, à l’instar de celle de Yeongdo, est traversé par des grandes mutations depuis les années 80. Le nombre de pêcheurs diminue, le nombre de bateaux diminue, le volume pêché augmente légèrement mais est désormais issu en majorité de la pisciculture et non plus de la prise en mer. Enfin, la valeur marchande de la pêche coréenne est stable. 

A Yeongdo comme ailleurs, l'industrie de la pêche est l'une des industries qui vieillissent le plus rapidement en Corée du Sud. Statistics Korea a rapporté en décembre dernier que quatre travailleurs sur dix dans l'industrie avaient plus de 65 ans. Le rapport ajoute que le nombre de travailleurs de l'industrie de la pêche diminue également rapidement. L'année dernière, le nombre total de travailleurs dans l'industrie était d'environ 114 000, ce qui a diminué de 14 000 par rapport à 2015. Cela représente une chute de 51,5 points de pourcentage depuis 2005, selon le ministère des Océans et des Pêches.

Cette baisse du nombre de pêcheurs à des conséquences directes sur le nombre de bateaux. Celui-ci diminue. En 2018, la flotte était composée de 65 906 navires, en baisse de 18 % depuis 2008. Les navires de petite taille, ceux de moins de 12 mètres de longueur, que l’on voit énormément à Yeongdo, représentaient 84,2% du nombre total de navires. Mais si l’on regarde les chiffres en détail on se rend compte que la baisse de 18% du nombre de bateaux est quasiment exclusivement issue d’une baisse du nombre de petits navires, ils baissent de 13 000. Il faut néanmoins nuancer en précisant que cette diminution de la flotte est une politique qui est souhaitée et qui cherche à réduire mais moderniser la flotte de pêche nationale, ce qui semble porter ses fruits puisque la productivité par pêcheur a plus que doublé entre 2008 et 2018. L'État coréen finance le démantèlement de la flotte et les départs en retraite contre de l’argent.

Le secteur qui maintient la place coréenne à flot aujourd’hui c’est la pisciculture. Sur les 3.7 millions de tonnes que produit la Corée du Sud, 2.3 millions sont issues de la pisciculture, qui bien que moins rentable que la pêche de prise, domine désormais le marché. Elle répond aux nouvelles demandes des consommateurs, notamment en ce qui concerne le saumon, dont les coréens se sont épris récemment. Le gouvernement va donc investir 1.2 milliards de dollars jusqu’en 2027 pour soutenir la création de fermes à saumons. La pisciculture est au cœur de l’attention des politiques publiques et des investissements privés.

Mais toute l’industrie à des menaces qui lui pèsent dessus. Pour la pêche en mer il s’agit de l’amenuisement général des ressources mais également du réchauffement des océans qui entraîne une fluctuation du volume des captures, car il peut avoir un impact sur la saison de frais des espèces de poissons. Pour la pisciculture, la montée de la température des eaux augmente la mortalité des poissons des fermes.

Un débarras au Hari port / Enzo Zaganelli

Des ateliers de réparation vieillissants sur le port Daepyeonghang / Enzo Zaganelli

Des ateliers de réparation vieillissants sur le port Daepyeonghang / Enzo Zaganelli

Des ancres de marine rouillées devant un atelier au Kangkangee Village / Enzo Zaganelli

Un débarras au port Daepyeonghang  / Enzo Zaganelli

Des petits bateaux de pêche au Hari Port / Enzo Zaganelli

Un vieil atelier de réparation au Kangkangee Village / Enzo Zaganelli